éducation positive : halte aux préjugés et idées préconçues !

LES IDÉES REÇUES SUR LA MÉTHODE POSITIVE

1) mon chien ne m'écoute plus si je n'ai pas de nourriture en main

Le but des méthodes positives d'éducation est d'éduquer le chien avec quelque chose qui le motive : jouet, nourriture ou caresse.
En lui donnant le renforçateur (ce qui le motive) on va lui signifier que le comportement qu'il vient d'avoir est le bon, il est gratifiant pour le chien et il va avoir tendance à le reproduire.

Le chien étant un animal opportuniste par nature, il aura tendance à reproduire un comportement qui apporte du confort (nourriture, jeu, caresses, attention) et à ne pas reproduire un comportement qui lui apporte soit de l'ignorance soit une conséquence négative (douleur, peur, suppression de ce qu'il convoitait).

Beaucoup de gens pensent qu'une fois qu'on a commencé à récompenser avec de la nourriture, il est très difficile (voir impossible) de s'en passer.
La nourriture reste un outil d'apprentissage et de renforcement, mais il faut apprendre au chien à s'en passer.

On ne cesse jamais de récompenser un exercice bien fait, on change juste de récompense tout au long de la vie du chien.

Méthode pour apprendre n'importe quel ordre ->
Etape 1 : on charge le clicker et on récompense le comportement (sans mettre d'ordre)

Il est conseillé de récompenser systématiquement au début de l'apprentissage d'un nouvel ordre, quand le chien fait bien. On utilisera une récompense à forte valeur (nourriture par exemple) en prenant quelque chose que le chien n'a jamais dans la vie courante (lardon, jambon, fromage...).

A chaque fois que le chien produit le comportement attendu (assis, revenir au pied...) on va cliquer + le récompenser immédiatement après.
On considère qu'il faut environ une centaine de répétitions pour que le chien ait compris le conditionnement et soit en mesure de le reproduire spontanément.

Etape 2 : on introduit la commande verbale ainsi que les autres formes de récompenses

Ensuite quand on estime que l'ordre est connu, compris (c'est à dire que le chien le propose spontanément) :
→ on rajoute la commande verbale à la suite du clicker
→ on peut commencer à récompenser avec de la nourriture une fois sur 2. On introduira à ce moment la caresse en remplacement de la friandise, comme marqueur de satisfaction.

Etape 3 : on introduit les facteurs de perturbation pour renforcer le comportement

Quand on voit que l'ordre est acquis, même en situation difficile ou en présence de stimulations : on récompense (avec de la nourriture) 1 fois sur 3 ou 4. On remplacera les friandises non données par une belle et longue caresse à un endroit apprécié du chien (cou, joues, flancs) et/ou une félicitation vocale (« ouiiiiiiii c'est bien » ou « yesssss »).

Ainsi de suite pour arriver au final à ne plus avoir besoin de récompenser systématiquement.
Il est conseillé cependant de temps en temps de récompenser avec ce qui motive le plus le chien (un jouet, de la nourriture) un bon comportement même si la notion est acquise depuis longtemps, pour conserver la motivation du chien.

2) il est impossible d'obtenir un résultat précis avec le clicker

Bien au contraire, le gros avantage du clicker par rapport à la voix reste que le son est précis, net sans perturbations.
Le son « clic » récompense exactement l'action que votre chien fait au moment « T » où vous le produisez.

De nombreux professionnels des sports canins s'intéressent au clicker et le pratiquent notamment pour « monter » les chiens en compétition de haut niveau (agility, ring, obé rythmée).

Cette méthode d'éducation est très efficace car le chien apprend de ses succès et non pas de ses erreurs, personne ne le pousse à aller à la faute.
Il se punit également tout seul, c'est beaucoup plus formateur qu'une punition « classique ».

3) le clicker n'est qu'une télécommande

Le clicker en lui même n'est, effectivement, qu'un outil de plus dans la main du maître ou de l'entraîneur.

La grosse différence avec les autres « outils » c'est que ce dernier accompagne une philosophie de vie, une manière à part entière de voir la relation avec son chien.

On apprend à faire confiance à son chien, à lui permettre de prendre des initiatives, à tirer lui même l'enseignement de ses actes.

4) c'est une méthode permissive où rien n'est interdit, le chien n'a pas d'intérêt à ne pas obéir

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, les méthodes positives d'apprentissage ne sont pas sans cadre ni limites... C'est juste qu'au lieu de poser lesdites limites avec autorité et force, on va le faire de façon bienveillante en s'assurant que le chien ait bien compris que c'est lui l'acteur principal de son apprentissage.

Au final on choisit souvent d'ignorer le comportement indésirable produit par le chien, ce qui donne l'impression qu'on ne punit pas... qu'on ne sanctionne pas.

Pour bien poser les limites, il est important de :
*fixer et identifier les comportements qu'on veut voir changer chez son chien (sauter sur les gens, aboyer, tirer en laisse....)
*définir ce qu'on souhaite que notre chien fasse en remplacement de ces comportements non souhaités

On utilise couramment la punition négative : le chien se prive lui même de ce qu'il convoitait par son mauvais comportement.
Par exemple : un chien qui saute pour avoir la gamelle plus vite la verra s'éloigner quand il sera agité et se rapprocher quand il sera calme.
Un chien qui accueille les visiteurs en sautant dessus les verra lui tourner le dos d'un coup et quitter la pièce quand il n'a pas les 4 pattes au sol.
Un chien qui veut franchir la porte en force verra la porte se refermer sur lui ou devant lui à chaque tentative.

Quand le chien a un comportement non acceptable pour nous, on peut lui proposer deux alternatives :
*soit rediriger le chien vers un comportement acceptable (celui qui cherche à mordre le bas de pantalon se verra proposer un jouet pour tirer dessus) → on le récompense fortement dès qu'il fait ce qu'on attend de lui
*soit utiliser la punition négative en le privant de ce qu'il convoitait (on pose la gamelle sur le plan de travail hors de portée, on lui tourne le dos, on quitte la pièce) → on revient et on termine la séance sur une note positive (un exercice facile qu'il connaît et exécute bien).

Il faut savoir que quelques rares comportements dangereux DOIVENT ÊTRE PUNIS :
*agression sans fondement
*morsures

A ce moment là on optera pour LA punition ultime du chien : être mis à l'écart du groupe.
Ca peut très bien être simplement le fait de quitter la pièce où il se trouve en fermant la porte, ou en l'enfermant seul dans une pièce.

QUELQUES MINUTES SUFFISENT pour être une punition efficace, à condition d'avoir PRIS LE CHIEN SUR LE FAIT : une punition donnée quelques minutes après le comportement non souhaité n'est pas efficace, le chien ne se rappelle pas.

La devise qui pourrait résumer l'esprit de l'éducation positive :
Demander souvent, se contenter de peu, récompenser beaucoup

alex a écrit:Pachacha, en fait il faut faire attention à ce que l'on récompense. On peut récompenser une action / un comportement, ou une séquence.
Dans le cas que tu cites, c'est bien la séquence qui a été récompensée. Ah c'est pas si simple de bien récompenser
Je reviendrai plus précisemment là-dessus un peu plus tard, là je vais aller manger